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OBJECTIFS DU POSITIONNEMENT  



   Le positionnement des bébés prématurés a été mis en place à des fins préventives, et s’appuie sur les travaux d’A. GRENIER dans les années 1980.

   Il se fait en collaboration avec
toute l’équipe, en particulier les infirmières, auxiliaires, puéricultrices qui sont au quotidien avec l’enfant.

   Un bébé né à terme présente une hypotonie axiale et une hypertonie des membres (physiologique). Le bébé prématuré est lui complètement hypotonique et ne possède donc pas la force de mobiliser seul son corps. 

 

 

-         Objectif « Orthopédique » :

 

Promouvoir un bon développement musculo-squelettique.

Normaliser le tonus musculaire : briser la chaîne des mauvaises installations, encourager l’équilibre entre flexion/extension…

Prévenir les déformations articulaires et les raccourcissements musculaires.

Supprimer les atteintes périphériques qui peuvent fausser les observations de l’examen neurologique.

Réduire au maximum les risques de non-réversibilité pour les enfants à séquelles neurologiques.

Favoriser un développement harmonieux du bébé et prévenir le risque de retard psychomoteur.

 

 

-         Objectif « Confort » :  

 

Favoriser un bon fonctionnement cardiaque, respiratoire et digestif.

Prévenir les escarres et les déformations de la boite crânienne  (qui peuvent entraîner des difficultés de poursuite oculaire, d’utilisation des mains et de mobilisation de la tête).  

Lutter contre le stress de l’hospitalisation.

Rassembler les membres supérieurs et inférieurs et assurer un maximum de confort corporel.

Encourager le développement de la connaissance du corps : la sensation de contenance et de sécurité de base de l’enfant maintenu dans le « cocon » lui permet de retrouver celle qu’il ressentait in-utéro et renforce la notion d’enveloppe et de limites corporelles.  

Lutter contre l’angoisse de chute du bébé en lui apportant des contacts tactiles avec les langes.  

 

 

-         Objectif « Eveil » :

 

Soulager de la pesanteur et favoriser la motricité spontanée.  

Encourager l’éveil et augmenter les interactions sociales entre le bébé, les parents et les soignants : le bébé se montre plus détendu, plus disponible lors des soins et son activité spontanée est favorisée.

Rassurer les parents quant au bien-être de leur bébé.

 

 

PRINCIPES A RESPECTER POUR L’INSTALLATION

 

Lorsque l’on positionne un bébé, il est important de l’observer, de vérifier la stabilité des constantes, de le préparer et de l’accompagner tout au long du positionnement, mais aussi de vérifier l’absence (ou non) de points de rougeur, d’escarres…

Il faut adapter le positionnement à l'état clinique du bébé.

Enfin, pensez à revenir 30 minutes, 1h après, pour voir comment l’enfant tolère le positionnement.  

 

 

-         Maintenir les membres en position de fonction

-        Bras dans l’axe du tronc

-         Respecter l’axe tête-cou-tronc et l'alignement épaule-bassin-genou-pied

-         Hanches en flexion, avec une abduction et une rotation externe réduite

-        Pieds posés à plat sur le lit ou en contact avec un lange pour favoriser la motricité des jambes

-         Position dorsale, ventrale et latérale alternée

 

 

LES POSITIONS A PROSCRIRE

 

   Une mauvaise posture va provoquer des rétractions musculaires, des déformations articulaires, ce qui aura des conséquences sur le développement psychomoteur de l’enfant :    

   Une mauvaise position des membres supérieurs provoque une rétraction des trapèzes et entraîne une hyper-extension de la nuque, projection de la tête à l'arrière, des bras positionnés en chandelier, induit la tendance opisthotonique... 

   Une mauvaise position des membres inférieurs, leur écrasement sur le plan du lit induit une position en "grenouille écrasée", des pieds en "canard" avec hyper-extension du cou de pied... 

 

   La prévention posturale vise à éviter de mauvaises positions comme par exemple la position « grenouille écrasée », la posture en opisthotonos, les positions avec rotation complète latérale de la tête dite position « en virgule » et celles de tassement corporel. Les positions en extension sont évitées et celles qui favorisent l’enroulement utilisées car elles permettent au bébé, ainsi rassemblé, de se construire une sécurité de base.


   La position « grenouille écrasée » : elle apparaît le plus souvent chez le bébé prématuré, et se voit aussi bien en décubitus dorsal que ventral. Les cuisses, genoux, pieds sont en complète rotation externe et les genoux remontent sur le côté du corps jusqu’aux hanches. De plus, les bras sont en « chandelier », fléchis à 90°, les mains à hauteur de la tête. Enfin, les jambes et les bras se trouvent dans le même plan que le reste du corps : le plan du lit.

                                            

                                                                                                                                                

                                                                     

 

 

   Les positions en hyperextension du corps, en opisthotonos : elles peuvent s’avérer nécessaires dans les cas de détresses respiratoires, mais ne sont pas à prolonger. La tête est franchement en arrière et le dos en extension. Les conséquences au long terme sont des douleurs, torticolis, rétractions musculaires des trapèzes…

 

   La rotation complète latérale de la tête, position en « virgule » : le corps est éclaté, le tronc en flexion latérale, la tête est tournée complètement d’un côté ou d’un autre, bien souvent en plus d’une extension. Douleurs, rétractions musculaires… en sont les conséquences. 

    Les positions de tassement corporel :


Sur le dos : blocage des voies respiratoires, soulèvement des fesses, flexion du bassin, risque de reflux par compression gastrique.

Sur le ventre : soulèvement trop important du bassin, inversion du proclive et risque de reflux (on peut mettre un lange sous le ventre de l’enfant mais en adaptant sa taille).

Sur le côté : fermeture de la cage thoracique, mauvaise respiration, enfouissement du visage dans les alaises.
 



LE POSITIONNEMENT


   
Dans les services, les « cocons » peuvent être fabriqués à partir de draps, de couches et de taies d’oreillers roulés, d’alaises et de jerseys. Il existe également des dispositifs pré-fabriqués.

   Ce qui est important, c’est que le bébé soit régulièrement changé de position (décubitus dorsal, latéral, ventral) afin qu’il puisse découvrir l’environnement différemment, reçoive de nouvelles informations proprioceptives mais aussi dans le but d’éviter les déformations crâniennes (plagiocéphalie).



    En décubitus dorsal : les genoux sont surélevés, les jambes en semi-flexion, soutenues par le cocon avec les plantes des pieds en contact avec un support. Les membres supérieurs sont le long du corps, en extension ou en flexion, entourés par le cocon sans être bloqués, avec la cage thoracique dégagée. La tête repose naturellement sur le côté ou peut-être maintenue dans l’axe du corps. Dans cette position, l’enfant est libre de mouvoir ses jambes et ses bras. 

 

 

 

      En décubitus latéral : l’enfant est placé sur le côté droit ou gauche, le dos appuyé à un lange roulé. Le dos est en flexion légère, la courbure est respectée, les épaules et le thorax toujours bien dégagés. La tête est dans le prolongement de la courbure du dos. Cette position permet à l’enfant de retrouver l’enroulement fœtal et de pouvoir ramener ses mains dans l’axe du corps, de les voir, de les porter à sa bouche. 

 

 

 

 

    En décubitus ventral : cette position est utilisée principalement en cas de difficultés digestives. Au sein du cocon, les bras sont en flexion et les cuisses fléchies. Les cous de pieds sont soutenus par un petit rouleau pour éviter l' hyper extension ou les pieds en « canard ». L’axe du tronc est respecté et la tête tournée d’un côté ou d’un autre.

 

                                                                                                                                                                                         

 

 

 

 

 

 

 

TORTICOLIS ET PLAGIOCEPHALIES

 

  

           Afin d’empêcher l’apparition d’une plagiocéphalie positionnelle (aplatissement unilatéral du crâne), les bébés doivent être très régulièrement et dès que possible (à chaque soin), changés de position (décubitus dorsal, ventral, latéral droit et gauche).

La plagiocéphalie est facile à éviter ou à corriger dès qu’elle apparaît, mais plus difficile quelques mois plus tard. Elle n’est pas grave mais peut devenir gênante pour le développement moteur et visuel de l’enfant.

Elle peut se développer car le crâne du bébé est encore mou et qu’il est sensible à la pression du plan du lit. De plus, l’enfant dort sur le dos, a tendance à tourner sa tête d’un côté ou de l’autre pendant le sommeil et finit par toujours la tourner du même côté (les cheveux finissent même pas être usés dans cette zone de frottement). Un raccourcissement des muscles va parfois s’ajouter à la plagiocéphalie, ce qui limite la rotation de la tête d’un côté.  

 

Pour éviter ce type de difficultés, l'ensemble de l’équipe soignante va :

 

-         En prévention, mettre un petit « coussi-tête » (ou cale tête fabriqué avec du jersey et des couches roulées) quand le bébé dort sur le dos (il ne s’agit pas de le laisser en continu). 

-         Modifier l’organisation du lit du bébé : tous les nounours, portiques… doivent être placés du côté du lit opposé à la rétraction musculaire.

-         Lors des changes, du bain…, pratiquer des mobilisations douces au niveau du cou du bébé (ne pas forcer et ne pas le faire si c’est douloureux) et faire des massages détente…  

-         Changer régulièrement le bébé de position (tant qu’il est scopé). Une fois sorti, le bébé doit obligatoirement dormir sur le dos.

-        A la maison, favoriser des temps de jeu en décubitus ventral, latéral (sous surveillance) ; varier la place du lit dans la pièce ou l’orientation du relax (en fonction des sources d’intérêt) ; réduire le temps passé dans un siège de voiture ou transat ; favoriser un portage face à nous…

-    Faire appel si besoin à un kinésithérapeute ou ostéopathe (qui va relâcher les muscles raccourcis et favoriser les mouvements actifs du cou).

 

 

 

 

 

La prévention posturale