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          Les soins de développement représentent un concept de soins, une organisation de travail, une façon de prendre en charge le bébé et d’intégrer les parents dans les soins. Ils ont pour but de limiter le stress du bébé prématuré, d’améliorer son environnement et donc de contribuer à son bien-être et à son développement.

 

Selon la « théorie synactive du développement néonatal », élaborée en 1982 par le Dr H. ALS, « le nouveau-né prématuré est considéré comme l’acteur principal de son propre développement et sa mère comme son  corégulateur ».

 

Selon elle, l’enfant est divisé en 5 sous-systèmes :

 

-        Végétatif : il représente les organes vitaux et leur fonctionnement de base comme la respiration, le comportement viscéral, la coloration de la peau, le rythme cardiaque…

-         Moteur : il représente la posture, le tonus, le mouvement du corps…

-         Veille/Sommeil : il représente les différents stades de sommeil, d’éveil organisé ou non…

-         Attention/Interaction (relation) : il représente la capacité de l’enfant à répondre aux stimuli, le regard, les mimiques, les interactions…

-         Autorégulation : il représente la capacité de l’enfant à maintenir un équilibre entre tous les sous-systèmes en adoptant des comportements qui le mettent en confiance, le calme…

 

Ils sont liés les uns aux autres et soumis à l’influence de l’environnement.

 

Toute stimulation trop intense ou précoce, va entraîner un déséquilibre dans ces sous-systèmes et une réaction de stress : fonctionnement cardiaque instable, trémulations, grimaces faciales, agitation, fuite du regard, hypertonie, trouble digestif, apnée, hoquet, écartement des orteils/doigts, tortillement, dos arqué…

 

Toute stimulation adaptée aux compétences de l’enfant va être à l’origine d’un comportement d’approche, témoignant d’un bien-être : respiration calme, bonne succion, visage détendu, succès dans la consolation de soi, mettre les mains à la bouche, grasping, sourire, absence de régurgitations, posture en flexion, mouvements harmonieux du corps, transitions harmonieuses d’un stade à l’autre…  

 

Or, le bébé prématuré baigné dans l’univers de la néonatalogie, reçoit principalement des stimulations dont la nature, la fréquence, l’intensité ou la quantité sont inadaptées à son niveau de développement, ce qui sera à l’origine de stress et/ou de douleur.  Il s’agit ainsi d’observer le bébé afin de savoir s’il est fatigué, désorganisé ou s’il est détendu et prêt à interagir.

 

Se basant sur ces informations et dans la continuité des travaux de T.B. BRAZELTON, H. ALS et son équipe ont défini en 1986 aux Etats-Unis, un programme d’intervention intitulé le « programme néonatal individualisé d’évaluation et de soins de développement » (Néonatal Individualized Developmental Care and Assessment Program, ou NIDCAP). Le NIDCAP constitue un programme de soins précoces, individualisés, intégrés aux soins médicaux et infirmiers habituels et regroupe un ensemble de stratégies comportementales et environnementales. Il s’agit d’une approche du prématuré destinée à comprendre son stade de développement, ses besoins mais aussi à essayer d’y répondre, tout en favorisant systématiquement la relation parents-enfant.

 

Ce programme repose sur l’observation du comportement de l’enfant, avant, pendant et après les soins, les repas, les changes… Il n’y a pas de réponse type, chaque enfant est différent. L’observateur évalue la capacité de l’enfant à organiser et à moduler ses cinq sous-systèmes, note les signes de bien-être et d’autorégulation ainsi que les signes de stress. A la suite de ces observations, certaines recommandations sont formulées afin d’aider les soignants à soutenir de manière précoce, globale et individualisée, le développement de chaque enfant (modification de l’environnement du bébé, respect du rythme veille-sommeil, interaction parents-enfant favoriser lors des temps d’éveil, soins différés ou regroupés…). Il est souhaitable de revoir les recommandations, les objectifs découlant de l’observation, tous les quinze jours environ.

 

 

 

Ce programme prévoit :  

 

-                        Observer l’enfant : repérer les stades de sommeil et d’éveil, analyser son comportement…

-                          Adapter l’environnement physique de l’enfant, réduire l’intensité lumineuse, sonore,  et toute autre source de surstimulation,

-                          Soutenir l’organisation neuro-comportementale en favorisant les comportements de bien-être :  

® Placer l’enfant en position de flexion grâce à l’installation de « cocon » à  l’intérieur de la couveuse, ce qui lui permet d’être mieux contenu 

® Utiliser du saccharose lors des soins douloureux et la « succion non-nutritive »

® Proposer des stimulations sensori-motrices non douloureuses : toucher contenant, peau à peau, portage, bercement, bain enveloppé…

® Assurer le confort du nouveau-né avant, durant et après les interventions douloureuses…  

-                         Concentrer et coordonner les soins médicaux et paramédicaux afin de libérer une période de repos et de sommeil,

-                         Aider les parents à comprendre les comportements de leur enfant, à participer aux soins et à décoder au mieux ses besoins. Favoriser le peau à peau, la mise au sein précoce…   




    Tout ceci a donc pour but de favoriser le développement harmonieux de l’enfant dans ses composantes physiologiques, neurologiques, comportementales, relationnelles et d’amener son bien-être.



   Les études réalisées constatent ainsi des résultats positifs à ce programme : 



     Pour l’enfant prématuré

   - Meilleure organisation physiologique et neuro-comportementale : moins d’apnées, stabilité de la saturation en oxygène, moins de trémulations et de signes d’irritabilité…
   - Diminution des complications médicales, des signes de douleur, des durées de ventilation, de gavage et d’hospitalisation
   - Amélioration des scores de développement (moteur, cognitif…)



     Pour les parents

   -
Diminution du stress
   - Plus grande autonomie dans la prise en charge de leur bébé
   - Développement d’une meilleure estime d’eux-mêmes…


 

     Pour les professionnels de santé

 
- Amélioration de l’environnement de travail
  - Satisfaction professionnelle

   - Meilleure compréhension du nouveau-né

 

     Pour le système de santé

  
- Diminution des coûts d’hospitalisation



    Toutefois, ce programme implique un changement des comportements et de l’organisation professionnelle des soignants, ce qui rend nécessaire une réflexion des équipes sur la nature et l’objectif des soins. Enfin, l’implantation d’un programme de soins comme le NIDCAP nécessite une formation assez onéreuse et approfondie du personnel, ainsi que l’adhésion totale des soignants et des parents à cette philosophie de soins.

 

 

 

Le programme NIDCAP