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       Le toucher est le premier sens qui se développe in-utéro et le sens le plus fondamental. Pendant la grossesse, l’enfant est sans cesse bercé et caressé par le liquide amniotique ou la paroi utérine. Lors d’un accouchement prématuré, il se voit brutalement projeté dans un environnement qui ne le berce plus, qui ne le contient plus. De plus, dans un service de néonatalogie, il est fréquent que les parents n’osent pas toucher leur enfant les premiers jours, de peur de lui faire mal, ou le touchent du bout des doigts. C’est pourquoi, il est important de les inviter, pour eux et pour l’enfant, à une approche corporelle par le toucher. 

   Le terme de « massage » est réservé aux kinésithérapeutes, j’emploierai donc le plus souvent le mot toucher-massage ou 
toucher sensori-tonico-moteur, ce toucher n’étant pas à visée médicale, mais recherchant la détente et le confort de l’enfant « massé » et du parent qui « masse ». Le but recherché n’est pas de leur apprendre une technique, l’important étant les intentions engagées. 

   Il s’agit ainsi d’inviter les parents à passer un moment agréable avec leur bébé, à lui procurer des sensations tactiles douces et sécurisantes et donc à lui transmettre par le toucher tout leur amour. Pour que cette expérience ne soit pas vécue comme angoissante pour le parent, inquiet à l’idée de ne pas savoir comment faire, la psychomotricienne donne quelques indications et commence le « toucher sensoriel ». Puis, elle devient peu à peu le témoin de ce qui se passe entre le parent et son enfant.

   Le « toucher sensoriel » se fait sur la table à langer, sur les genoux du parent (enveloppé dans une couverture) ou dans la couveuse, cela va dépendre de l’état de santé du bébé. Il est important que la mère choisisse un moment où tous les deux sont disponibles, afin qu’elle puisse prendre son temps et respecter le rythme de son enfant. Ainsi, il ne faut pas réveiller un bébé qui dort, ni le masser lorsqu’il va ou vient de prendre son biberon. Le massage peut avoir lieu entre deux tétées ou avant le bain par exemple. Cette médiation ne requiert pas forcément l’utilisation d’huile, mais si le parent le souhaite, je lui propose de l’huile isio 4 ou du liniment oléo-calcaire.

   La qualité du toucher est importante : il doit être ferme, doux, lent et englobant afin de donner au bébé l’expérience d’un « corps plaisir » unifié. Mieux vaut utiliser la paume de la main plutôt que le bout des doigts et rester en contact avec le corps de l’enfant afin de ne pas introduire de ruptures qui pourraient être angoissantes pour lui. De plus, garder un contact permanent avec son corps donne au « toucher sensoriel » son caractère enveloppant, c’est ce qui va créer autour du nouveau-né un cocon et va lui donner un sentiment de sécurité et d’unité. La durée de la séance dépend de sa disponibilité, toutes mimiques d’inconfort et de protestations nécessitant d’y mettre fin. Mais en majorité, elle n’excède pas 15 minutes.

   Lorsque le parent le souhaite, la psychomotricienne l’accompagne tout au long du « toucher sensoriel ». Dans un premier temps, il s’agit de prévenir le bébé de ce qui va être fait et de l’envelopper par un « bain de paroles » apaisant et rassurant. Prendre contact par le regard, puis par un « toucher contenant » est important. Si bébé est habillé, le déshabillage fait parti du soin « massage » et le premier contact se fera alors au travers de ses vêtements, qui seront enlevés un à un, par des gestes doux et enveloppants. Le parent va ensuite envelopper le pied de son bébé entre les paumes de la main, puis remonte de proche en proche jusqu’au haut de la cuisse. Il peut ensuite redescendre le long du membre en glissant. Il fera la même chose avec l’autre jambe, puis avec les bras. Les parents hésitent souvent à toucher le ventre de leur enfant qui est recouvert d’électrodes, ils peuvent cependant le faire s’ils le désirent. Le « toucher sensoriel » de la poitrine, comme celui du dos mais aussi du visage peuvent également être réalisés. Avant de terminer la séance, le parent va unifier le corps de son enfant et reconstruire sa limite corporelle par un toucher global. Le « peau à peau » est parfois proposé afin de prolonger le contact corporel et les interactions visuelles et verbales entre le parent et son bébé.

    Ce toucher apporte ainsi aux « bébés une contenance et la possibilité de sentir leur corps dans sa globalité ». Il peut représenter la continuité des pressions intra-utérines et rompt avec l’isolement de la couveuse. Cette relation sécurisante où tous les sens du nouveau-né participent, est médiatisée par les mots de la mère, en même temps que ses mains, son corps, qui tout entier porte, enveloppe son bébé. Grâce à l’élaboration d’une enveloppe corporelle, il permet en plus, la formation d’une enveloppe psychique. Enfin, cette médiation permet aux parents d’interagir avec leur enfant par les différents canaux sensoriels (tactile, visuel, auditif…) et de découvrir ses aptitudes sensorielles, motrices et de communication précoce.

 

 

 

 

 

Le toucher sensori-tonico-moteur ou massage